Quand un carnivore affirmé me dit que le soja que je consomme nuit à l’environnement, et que donc, c’est pas écolo… ça a tendance à grandement m’énerver.
Il y a encore tant de personnes à penser cela ! Ou plutôt, je crois qu’elles ne le pensent pas en fait, mais veulent y croire, s’y raccrocher pour se déculpabiliser de manger toujours autant de viande, et autres produits animaux.
Alors faisons un peu le tour de la question aujourd’hui. Le soja que je consomme (peut-être vous aussi) nuit-il à l’environnement, notamment en contribuant à la déforestation ?

Le soja en chiffres
La production mondiale de soja pour nourrir les animaux d’élevage (poissons compris) s’élève à 77 %.
La part pour la consommation humaine est de 19,2 %. Mais seulement 6 % de soja consommé sous forme de graine (celui que la plupart des consommateurs de soja mangent) serait directement transformé pour des usages alimentaires : lait de soja, desserts, tofu, émulsifiant (lécithine de soja). Si j’ai bien compris, le reste des 19,2 % part dans de l’huile de soja utilisée dans l’alimentation humaine également. Mais personnellement, je ne consomme rien qui contient de l’huile de soja.
Enfin, 3,8 % de la production mondiale part dans l’industrie (biodiesel, lubrifiants, etc.).
On a déjà là notre réponse : le soja qui déboise (le plus), c’est le soja qui nourrit les animaux. Soja qui est majoritairement cultivé dans des pays lointains, hors UE, avec des intrants chimiques et des OGM. Et animaux qui vont être à leur tour être mangés par les omnivores.
Mais poursuivons.
L’élevage intensif entraîne la déforestation en Amérique latine notamment. La forêt disparaît pour faire place au soja conventionnel transgénique qui servira d’alimentation au bétail du monde entier. Donc même si vous mangez du bœuf français, il y aura de très grandes chances qu’il ait été nourri par du soja cracra de l’autre bout du monde.
L’augmentation de la consommation humaine de produits animaux a multiplié par quatre la production mondiale de soja de 1980 à 2020.
Un·e Européen·ne consomme indirectement 61 kg de soja en moyenne chaque année, via sa consommation de produits animaux.
D’autre part, les produits issus de l’élevage affectent plus le climat que les cultures végétales. La production de 100 g de protéines de viande bovine ou ovine émet en moyenne 20 à 25 kg de CO2. C’est quatre fois plus que pour le porc, six fois plus que pour le poulet et surtout trente-huit fois plus que pour les lentilles.
Et je pourrais citer des tas d’autres informations.
Pour conclure
Le peu que nous consommons directement en tant qu’humain·e·s est peanuts 🥜🥜comparé à ce qu’il faut pour nourrir les animaux d’élevage… qui vont être consommés par les humain·e·s, je le rappelle. Donc, indirectement, quand une personne mange un steak (du poulet, du poisson…), elle mange plus de soja qu’une personne qui mange du tofu. CQFD.
Le soja que nous consommons (lait, yaourts, tofu…) est par ailleurs souvent bio (sans OGM) – pour moi toujours –, du Sud-Ouest de la France ou européen, et parfois issu du commerce équitable.
Il y a donc soja et soja. Deux poids, deux mesures qui n’ont ainsi pas du tout les mêmes répercussions.
Alors voilà, c’est sûr, rien n’est parfait. Mais on fait au mieux, et manger du soja plutôt que de la viande me semble carrément préférable ! 😌
Sources (entre autres) : https://www.deforestationimportee.ecologie.gouv.fr/produits-concernes/article/soja ; magazine Sans transition ! de mai 2021 ; une étude de 2018 parue dans la revue Science ; WWF – Soja : vers une production plus durable ; Greenpeace – Soja et déforestation : alimentation humaine ou animale, quelle est la cause ?

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