Alimentation

Être ou ne pas être végétarien, telle est la question

[Article rédigé en décembre 2011, sur mon acien blog green]

En France, la population végétarienne ne constitue qu’une toute petite minorité (2 %), tandis qu’en Inde, par exemple, elle s’élève à 40 % !

Qu’est-ce que le végétarisme ?

La première définition qui nous vient généralement à l’esprit, c’est : « une personne végétarienne est une personne qui ne mange pas de viande ». C’est un peu restrictif. En réalité, le végétarisme compte plusieurs acceptions et par là-même plusieurs dénominations, plus ou moins strictes. Ainsi, vous aurez le végétarien qui ne mange pas de viande mais du poisson (pesco-végétarien), celui qui ne mange ni viande, ni poisson mais des produits laitiers et des œufs (ovo-lacto-végétarien) ou encore celui qui ne mange rien de ce qui provient du règne animal (viande, poisson, produits laitiers, œufs, miel… il s’agit du végétalien).

Si je vous parle aujourd’hui de végétarisme, ce n’est pas pour que vous deveniez un végétarien pur et dur, mais pour vous inciter à changer quelque peu vos habitudes alimentaires, à adopter une autre philosophie, et ce pour de nombreuses raisons :

  • les conditions d’élevage et d’abattage des animaux qui sont intolérables dans le processus industriel classique ;
  • un régime essentiellement végétarien serait meilleur pour la santé ;
  • être végétarien – ou s’en rapprocher – est bon pour l’environnement ;
  • c’est bon pour le porte-monnaie.

Examinons ces points en détails :

Pour ce qui est des animaux, on sait que la branche industrielle classique ne fait pas dans la dentelle. J’ai pu voir des reportages sur le sujet qui font vraiment peur et qui sont très durs (âmes sensibles, munissez-vous de mouchoirs !), notamment Food, Inc. Les animaux sont serrés comme des sardines dans des hangars, maltraités, dopés aux hormones et autres substances, ne voient jamais le jour, piétinent dans leurs excréments et sont déprimés. Ce sont des animaux qui deviennent bien souvent malades. Oui, il faut le savoir, nous mangeons des animaux malades.

Concernant l’alimentation végétarienne, elle serait beaucoup plus saine et nous permettrait de vivre mieux et plus longtemps. La consommation de viande diminuerait en effet l’énergie vitale.

Quant à l’environnement, le fait de manger moins – et donc d’acheter moins – de viande permet de diminuer les élevages et tout ce qu’ils impliquentla culture intensive de céréales ou de soja (avec pesticides, etc.) pour nourrir les bêtes, engendrant la pollution des voies fluviales et des terres à cause des déjections animales et des résidus d’engrais et de pesticides, ainsi que la déforestation au profit de l’élevage et de la culture du soja destiné presque exclusivement à engraisser les bovins ; les émissions de gaz à effet de serre : les rots et pets des bovins (ce n’est pas une blague !), entre autres, mais aussi les émissions de gaz provenant du fumier, du défrichage pour faire paître le bétail, etc.

Enfin, manger moins de viande et de poisson – car il est vrai que je n’ai guère parlé du poisson mais le problème est assez similaire – permet de faire des économies, car ces denrées sont chères.


Et pour conclure cet examen de la situation, quelques chiffres, qui parlent d’eux-mêmes :

L’industrie des élevages déverse chaque année 13 milliards de tonnes d’effluents, d’hormones, d’antibiotiques et autres substances chimiques dans la nature.

Chaque jour, 40 000 enfants meurent dans le monde. Si chacun diminuait sa consommation de viande de 10 %, cela supprimerait le problème de la faim dans le monde, car il faut 16 kg de céréales ou de soja pour faire 1 kg de viande.

Aujourd’hui :

  • 90 % du soja cultivé ne sert qu’à nourrir du bétail ;
  • 49 % de toutes les récoltes alimentaires sont mangées par du bétail ;
  • 64 % des terres cultivables servent à la fabrication de la viande (pâturage et fourrage).

Pour produire 1 kg de bœuf, il faut 10 kg de nourriture alors qu’avec un hectare de légumineuses (haricot, lentilles, pois) on produit dix fois plus de protéines… ce qui permettrait de nourrir l’humanité.

Alors, oui, beaucoup pensent qu’il est difficile de suivre un régime végétarien, que ça limite considérablement les aliments que l’on peut manger. D’autres pensent qu’ils vont manquer de protéines. Aux premiers, je répondrais que c’est beaucoup plus facile qu’on ne le croit : les possibilités de nourriture sont considérables et ce qu’il y a de bien, c’est que l’on apprend à découvrir de nouveaux aliments qui ne faisaient pas du tout partie de notre quotidien. Ainsi, j’ai découvert les algues, les graines, les flocons de céréales, les laits végétaux, le tofu, et j’ai appris à réaliser de nouvelles recettes de riz, pâtes, quinoa, boulgour, etc., pour en faire de délicieux plats complets et équilibrés. Car oui, la cuisine végétarienne est incontestablement goûteuse. Qu’on se le dise. Et puis, comme je l’ai mentionné plus haut, il ne s’agit pas de passer du tout au tout, de changer complètement son régime alimentaire, mais juste de faire quelques efforts pour diminuer sa consommation de produits issus du règne animal. Et vous verrez, petit à petit, vous ne considèrerez plus cela comme laborieux, cela se fera naturellement.

Encore un chiffre :
Environ 700 millions d’hamburgers sont vendus en France chaque année, pays qui compte 60 millions d’habitants !

Et en ce qui concerne la peur de manquer de protéines, sachez que la viande est loin d’être la première source de protéines : c’est le soja (ou haricot mungo) qui arrive en tête avec presque le double de protéines ! Suivi par les pois chiches, les lentilles, les œufs… et enfin la viande !

Toutes les légumineuses sont source de protéines, ainsi que nombre de céréales et les fruits oléagineux comme les noix, les noisettes, les pistaches, les cacahuètes…
Ce sont toutes des protéines végétales qui, consommées correctement, remplacent très bien les protéines animales. En outre, le soja réduirait le taux de mauvais cholestérol, de même que les laits végétaux (contrairement au lait animal), qui sont d’ailleurs plus digestes et moins caloriques.

Bien entendu, il ne faut pas non plus faire n’importe quoi, au risque d’avoir des carences en certaines choses et/ou des excès en d’autres, comme un excès de lipides ou – le comble – de protéines ! C’est pour ça que je pense que, comme dans tout, la solution extrême n’est pas forcément la meilleure : ainsi, je préconise une alimentation végétar/lienne « raisonnée » , ou semi-végétar/lienne, c’est-à-dire une alimentation dans laquelle vous allez privilégier les produits végétaux, sans toutefois supprimer totalement les produits animaux. Mais attention, ceci n’est que mon avis personnel, car c’est l’approche qui me correspond le mieux, mais je tiens à préciser que je n’ai aucune compétence médicale ou autres me permettant d’affirmer que c’est le bon chemin à suivre, et je suppose que cela dépend aussi de l’état de santé de chaque individu.

Bref, le message que j’espère avoir réussi à véhiculer, c’est : essayez de changer vos habitudes alimentaires, petit à petit, pour le bien de la planète et votre bien-être personnel, et vous verrez que ce n’est pas seulement votre alimentation qui va changer, c’est aussi votre façon de voir les choses. Cela va vous ouvrir de nouvelles perspectives, d’ordre alimentaire car vous allez découvrir des tas d’aliments et de nouvelles recettes, mais aussi d’ordre plus spirituel, je dirais.

Je terminerai par cette conclusion, trouvée dans l’ouvrage qui m’a servi de principale référence pour cette article :

« Devenons végétariens dans l’esprit et mangeons un peu de viande bien choisie »



Sources :
Livre Devenir végétarien, les bienfaits, les dangers de Nathalie et Jean-Marie Delecroix
Article Viande et environnement : la planète en péril sur le site de One Voice