Exercer un travail plaisant, ça existe. Ce n’est pas donné à tout le monde, au vu du grand nombre de personnes qui se plaignent régulièrement de leur travail. Mais moi, j’aime ce que je fais. Sauf que je ne suis pas forcément rémunérée, selon les cas de figure. Ce qui n’empêche que je travaille. Mais parfois, les gens pensent le contraire… vu que je suis peu souvent rémunérée… Vous voyez le truc ? ^^
Alors que pourtant, j’en fais des choses : blogueuse (dont le travail s’apparente parfois à un travail journalistique selon les sujets traités), créatrice culinaire, auteure, traductrice, membre active d’une association de sensibilisation à la réduction des déchets en accompagnant dans cette démarche tous les acteurs de la société au niveau local – Zéro Déchet Nice, pour ne pas la citer, mais je vous en parle régulièrement ^^…
Et si j’examine les sens donnés au mot travail – ou travailler –, en plus de la classique définition qui dit qu’un travail est une activité professionnelle rémunérée, voici ce qu’il en ressort :
Un travail est une activité humaine organisée et utile. Travailler, c’est agir, se consacrer à une tâche pour obtenir un résultat. Produire, fonctionner de façon active.
Je travaille, donc. Sauf que, comme dit plus haut, vu que mes activités ne me permettent pas de dégager un salaire, ce n’est pas, pour certaines personnes, considéré comme un « vrai » travail. En effet, le blog ne me rapporte strictement rien, mes tâches de traduction et de création culinaire pour des marques sont ponctuelles, mon travail au sein de Zéro Déchet Nice est à titre bénévole et je ne risque pas de gagner ma vie avec deux livres au compteur… Et alors si en plus vous travaillez de chez vous la majeure partie du temps, c’est le pompon ! 😋 Les gens auront en effet d’autant plus l’impression que vous ne faites rien, que travailler de chez soi, c’est finalement faire semblant de travailler. Que vu que vous êtes chez vous, en mode cocooning s’imaginent-ils probablement, c’est alors plus perçu comme un loisir que comme un travail.
Un travail, c’est, de l’avis général, encore souvent perçu comme le fait d’avoir une bonne rémunération, une bonne situation comme on dit. Faire carrière. Vous savez : réussir. Mais au fond, c’est quoi la réussite ? Avoir un bon salaire ou être bien dans ses baskets ? Pour moi, le simple fait de savoir gérer son argent, de ne pas être dans le rouge à la banque par exemple, est un signe de réussite. 😏
Bref, carrière, bonne rémunération, etc., tout cela est bien vu, et permettrait de subvenir correctement à ses besoins. Oui mais, et si moi je n’avais pas de gros besoins ? Et si je n’avais pas envie de faire carrière mais juste de faire des choses qui me passionnent et donnent du sens à ma vie, tout en conservant une certaine liberté qu’un travail classique n’autorise pas ? Et si je trouvais que faire ma part du colibri, me sentir utile et être épanouie grâce à cela, c’est ce qui me convient, à moi ? D’autant que je suis bien plus productive, créative et enthousiaste quand mes activités vont en ce sens. Y a-t-il un mal à cela ? Cela fait-il de moi une personne fainéante, parce que je ne travaille pas au sens où le commun des mortels l’entend ?
Bref, je m’égare quelque peu mais il est vrai que, même si j’ai l’impression que les mentalités commencent doucement à changer ces dernières années, et que la question du bien-être prend de l’ampleur, le fait d’avoir un véritable travail stable et rémunérateur est encore bien ancré dans notre culture. Pour vous dire, je me prends parfois moi-même à penser que je n’ai pas de « vrai » travail (de moins en moins ceci dit), et je présente ainsi toujours la traduction en tant que travail officiel : ça fait bien, plus professionnel et sérieux, et ensuite j’annonce mes autres activités, en les présentant comme des emplois officieux… alors que ce sont celles qui prennent le plus de place dans ma vie ! Un article de blog, un shooting photo, l’écriture d’un livre, le lancement d’un projet, etc., ça ne se fait pas en cinq minutes, et d’autres pourront le confirmer. Et puis, il y a aussi ce truc de se dire que bloguer, c’est pas un métier, tu ne peux pas dire aux gens que tu es blogueuse dans la vie… 😑
J’apprends ainsi à dire (à assumer même) depuis quelque temps, lorsqu’on me demande ce que je fais dans la vie : « Je suis auteure de livres, blogueuse, traductrice et membre active d’une association, entre autres (et je fais les courses, cuisine tout moi-même et tiens très bien ma maison ^^) » . Point. Il ne faut pas que j’ai peur de mettre toutes ses activités au même niveau, d’autant que j’en suis très fière. Ce n’est pas parce qu’une activité ne me rapporte rien ou peu financièrement parlant que je dois la dénigrer ou la minimiser, d’autant qu’elle va m’apporter tellement sous d’autres aspects ! (Bon, sauf les courses et le ménage, entendons-nous bien, ça, c’est plutôt des corvées 😜)
Si le travail se comptait en heures et non en argent, cela changerait totalement la donne. Bien sûr, je ne vous cache pas que j’aimerais vraiment gagner un peu d’argent avec mon blog et mes autres activités, au vu de l’investissement que j’y mets (d’ailleurs, j’en profite pour vous rappeler au passage que j’ai une cagnotte Tipeee, si vous souhaitez soutenir le blog). C’est certain. Et cela me permettrait de vivre plus sereinement (même si j’ai bien lâché prise à ce sujet ces dernières années et que je me soucie beaucoup moins du lendemain, cela reste présent malgré tout 😉). Mais je ne perds pas espoir, les miracles, ça existe ! ^^
En tous les cas : si vous vous retrouvez dans mes propos, si ce que j’écris ici vous parle, sachez que personne n’a le droit de porter un jugement ou de vous faire comprendre que, parce que vous travaillez essentiellement de chez vous, que vous êtes à votre compte, que vous exercez une activité un peu hors des sentiers battus et que vous ne gagnez pas beaucoup d’argent, vous ne travaillez pas : le salaire ne fait pas le travail, et ce que vous pouvez apporter aux autres – et le bonheur que vous procure(nt) votre ou vos activités – est tout aussi important que l’argent que vous pourriez gagner.
Je n’ai pas l’impression de ne rien faire dans la vie/de ma vie. L’accomplissement de soi est la plus belle réussite. Je suis encore loin d’être pleinement accomplie, mais je sais que je suis sur le (bon) chemin. 😏
P.S. : cet article a été écrit en collaboration avec mon compagnon, le « Doudou » , qui a notamment eu l’idée du titre que je trouve juste parfait ! 😉
Bonsoir Stéphanie. Je crois que tout est dit ou du moins l'essentiel : il faut que ce que l'on fait, rémunéré ou pas, nous procure du bien être et donne du sens à notre vie. J'ai un salaire qui me permet de ne pas trop compter, de m'occuper de mes enfants qui ne sont pas encore autonomes. J'estime que cela suffit largement à mes besoins car je consomme au final peu. Mais c'est vrai que les mentalités changent et grâce à des personnes comme toi. Je remarque que les plus jeunes (je ne suis pas si vieille que ça mais bon 😉 ) n'hésitent pas à se lancer dans des entreprises dont l'objet au départ était un passe temps. Ou les hommes à passer à temps partiel pour s'occuper des enfants. Et je suis très admirative. Je crois que courir après l'argent n'est pas un but mais je ne dénigre pas ceux qui le font si c'est leur choix (tolérance toujours). Malgré tout il faut un minimum pour pouvoir subvenir aux besoins "minimum". Pourquoi pas par l'intermédiaire de ce revenu minimum mais je ne sais pas si c'est la solution. Et pour aller un peu plus loin, certains sont beaucoup trop payés pour ce qu'ils font.
Et bravo au doudou à qui j'adresse un salut de Lorraine.
Bonjour Isabelle, ton commentaire complète très bien mon article et je suis tout à fait d'accord avec les points que tu abordes. Et oui, en effet, tu as raison de dire qu'il faut quand même arriver à un minimum pour pouvoir subvenir à ses besoins "minimum". Tu dois le savoir, je suis assez minimaliste, peu dépensière, mais malgré tout, ce que je gagne aujourd'hui (je gagnais plus – sans être un "véritable" salaire – il n'y a encore pas si longtemps, quand la traduction prenait plus de place dans ma vie (trop à mon goût, j'étais tout le temps fatiguée et tendue même si j'aime ce métier) , et bref, ce que je gagne est trop juste aujourd'hui pour pouvoir vraiment me laisser aller sans compter, la vie étant très chère à Nice. Mais, je pense que ma situation est temporaire, je sens que dans les prochaines années, il va se passer des trucs, je ne sais pas vraiment quoi, mais je le sens et j'y travaille (j'ai plusieurs projets de livres en cours que j'aimerais voir publier, je rencontre pas mal de gens…). Et puis, j'arrive à trouver des tas d'astuces pour ne pas dépenser trop d'argent voire pas du tout et subvenir à mes besoins, et si nécessaire, le Doudou est là, donc tout va bien. 😉
Je me retrouve énormément dans tes propos ! Nous avons fait le choix, mon Amoureux et moi, ensemble, de ce mode de vie que l'on a, avec l'immense chance d'avoir tous les deux un travail qui nous plaît énormément. Et depuis peu, j'ose le dire "je suis blogueuse" ☺☺ Merci pour ton bel article !
Coucou Nanie, moi aussi je suis persuadée que tu vas réussir dans ce que tu entreprends et que ta situation financière sera plus confortable dans le futur. Ton article est très bien. Je n'ai jamais rêvé non plus de "devenir riche", de faire carrière, etc. Simplement de profiter de la vie : d'aimer ce que je fais, de sentir que j'oeuvre pour le bien/le bien, le mieux-être (mon propre bien-être et celui de d'autres). Bises !
Merci Delphine, je croise les doigts ! 😉
Bonjour Clémentine, contente de te lire sur mon blog ! ^^ Oui, je sais que tu as un mode de vie qui sort un peu des sentiers battus… et j'adore cela, j'aime les gens différents ! 😉
Bisous !
Bonjour Nanie…
Merci pour ton (votre) article… ��
Lorsque j'ai divorcé je me suis entendue dire que je n'avais rien foutu pendant 20 ans… Traduction… Je n'avais pas ramené de salaire … J'ai mis un peu de temps à lâcher ma colère car je donnais raison à ce mensonge.
(il y a deux ans, sur la RTB,il y a eu une interview d'un homme qui avait calculé l'activité d'une femme à la maison: 7000€/mois…)
C'est encourageant de lire vos réflexions,de lire et d'entendre que petit à petit les mentalités bougent. J'espère que votre génération et les suivantes verront le revenu de base s'installer.
L'ethimologie de travail est torture … Perso j'ai changé le mot travail par activité et le mot salaire par échange. Cela représente pour moi plus d'ouverture et donc plus de possibilités.
Au final,ce qui est important, c'est de se respecter, de respecter les valeurs qui sont importantes pour nous, de respecter l'autre même si cela me dérange ( ce qui me touche est une partie de moi que je n'aime pas) et de respecter ce qui m'entoure.
Mon optimisme me dit que chaque jour il y a minimum un colibri qui s'éveille…
Confiance dans tous tes projets et tes activités.
Pour info, je suis passée hier dans une grande librairie (en Belgique) et ton livre était bien mis en évidence��
Au plaisir de lire les suivants…
Amicalement
Christine
Bonjour,
Oui, c'est bien de remplacer travail par activité et salaire par échange, très bonne idée 🙂 (Et donc en vrai je gagne plus de 7000 €/mois ? Un truc de fou mais pourtant j'en vois pas la couleur ! ^^) Merci beaucoup pour ton commentaire, ton opinion sur la question, et tes encouragements 🙂
Je suis tellement d'accord avec tout ça. Mais c'est même pire : non seulement pour la majorité des gens, travail=salaire=réussite si possible. Mais en plus et surtout travail = difficile. J'ai l'impression que les gens considère qu'un métier/emploi ou on n'en chie pas vraiment (donc quand on cherche à faire un métier qui nous plait et qui a du sens pour nous) ce n'est pas du travail ! Le monde du travail d'aujourd'hui fausse complètement la perception de ce qu'est ou devrait être le travail. De mon côté, je ne veux plus forcer à faire des jobs alimentaires qui n'ont aucun sens et me rendent malade car pas adéquation avec mes valeurs. J'ai donc drastiquement réduit ma consommation (je ne suis pas encore parfaite, bien entendu !) et du coup, j'ai besoin de moins gagner d'argent (car la spirale "je trime pour gagner de quoi sur-consommer ou m'endetter", ce n'est pas pour moi). Une amie constamment sur-endettée car elle vit au dessus de ses moyens me demande toujours comment je fais pour vivre avec si peu sans jamais être dans le rouge… Et non, je ne perçois aucune aide sociale.
Merci Djahann pour ce commentaire, je vois qu'on est sur la même longueur d'onde ! C'est tout à fait ça. Et moi non plus, pas d'aide sociale, et jamais dans le rouge pour autant, car je n'ai que peu de besoins et ne vis pas au-dessus de mes moyens. 🙂