Portraits et bonnes adresses

Apis Campus : association de protection des abeilles à Nice

Dernièrement, en allant m’occuper du jardin associatif dans lequel je suis impliquée depuis quelques mois, j’ai eu la chance de rencontrer un monsieur passionnant et passionné. Il nous a expliqué à Jonathan (fondateur du jardin en question) et moi-même qu’il faisait lui aussi partie d’une association, de sauvegarde des abeilles. Ce monsieur n’est pas apiculteur de métier mais chercheur sur le campus Valrose à Nice, où il s’occupe également de ruches, d’où le fait que nous l’ayons croisé dans le parc de la fac, où se trouve notre jardin potager. 😉

Pour lui, les abeilles et l’alimentation, le bio, l’environnement, etc., sont intrinsèquement liés ; c’est pourquoi essaie-t-il toujours de faire passer des messages « écolos  » – en incitant par exemple les gens à manger bio – à travers des discussions autour des abeilles. Il nous a expliqué que, même si le lien n’est pas forcément évident de prime abord entre les abeilles et l’écologie sous ses divers aspects, en réalité, tout se recoupe. Et c’est vrai qu’en l’écoutant parler, on comprend qu’il a raison, tout est lié. 😊

Crédit photo : Apis Campus

Bref, avant de nous quitter, il nous a proposé de venir assister à la récolte du miel qu’il s’apprêtait à faire le soir-même, et c’est avec grand plaisir que j’ai accepté, malgré ma crainte d’être piquée ! ^^ Je me suis en effet dit que ce serait intéressant de réaliser un article afin de vous faire découvrir cette association, Apis Campus, et qu’il serait sympa de l’étoffer de quelques photos et explications sur la récolte du miel, tant qu’à faire. 😉


Présentation d’Apis Campus

Apis Campus est, comme dit plus haut, une association autour de l’abeille. Elle n’a cependant pas pour vocation première de récolter du miel. Le but des récoltes effectuées est surtout d’initier les personnes intéressées à l’apiculture. Les objectifs de l’association sont multiples :

    Démystifier les abeilles dans les villes, faire en sorte que les gens n’en aient plus peur et les acceptent, de manière à intégrer ces dernières et l’apiculture dans le paysage urbain afin de lutter contre leur déclin.

      Informer le grand public quant au rôle crucial des abeilles en tant qu’insectes pollinisateurs permettant au végétaux de fructifier et à la biodiversité de se maintenir. Il faut savoir que les abeilles sont tout simplement indispensables à la survie de l’humanité.

        Sensibiliser les enfants/ados, par le biais de projets pédagogiques autour de l’apiculture.

          Protéger les abeilles en initiant ou en participant à des projets de recherche scientifique en matière de lutte contre les maladies, les parasites et les prédateurs (le fameux frelon asiatique, notamment) de l’abeille.

            Promouvoir la recherche fondamentale ou biomédicale ayant recours aux abeilles et aux produits de la ruche. C’est ce que l’on nomme l’apithérapie.

              Former un maximum de personnes à l’apiculture biologique urbaine et à la récupération des colonies sauvages, ou essaims (si vous êtes un particulier et que vous avez un essaim d’abeilles chez vous, n’hésitez pas à contacter l’association qui viendra la récupérer, plutôt que de l’anéantir à coups de produits chimiques !). Récupérer les colonies sauvages permet de contribuer à la protection de l’espèce et à créer des ruchers en ville.

                Apis Campus a déjà installé plusieurs ruchers à divers endroits de la ville de Nice, tels qu’au collège Henri Matisse, à la Villa Arson ou encore au lycée Estienne d’Orves. L’association forme enseignants et élèves aux bases de l’apiculture.

                L’association possède également une ruche « connectée » : cette dernière est équipée d’un module de surveillance, alimenté par des panneaux solaires, qui enregistre toutes sortes de données relatives aux abeilles afin de suivre l’actualité de la ruche, le développement d’une colonie d’abeilles en temps réel. Par la même occasion, cette ruche permet de développer des projets pédagogiques et de recherche.

                La récolte du miel

                On récupère les cadres remplis de miel de la ruche. Je n’ai pas vu la procédure, mais je sais qu’il faut au préalable enfumer la ruche pour pouvoir la manipuler sans risque de piqûres en masse… Cela crée toutefois un stress pour les abeilles, ce qui me dérange quelque peu, je dois bien l’avouer. 😕 En effet, les abeilles croient alors à un incendie de la ruche, et vont vite se gorger de miel – ce qui a pour effet de les calmer – avant de se regrouper autour de leur reine. Ainsi, elles se retrouvent toutes dans un endroit bien précis de la ruche. Le réflexe d’attaque des abeilles chargées de garder la ruche va en outre être inhibé par la fumée, laissant quartier libre aux apiculteurs.

                On racle la pellicule de cire occultant les alvéoles, des deux côtés du cadre et de bas en haut. C’est ce que l’on appelle « désoperculer » les cadres.

                On met les cadres dans la centrifugeuse, mais aussi tous les résidus de cire récupérés lors de la désoperculation des alvéoles (on ne gaspille rien ^^). On ferme le couvercle et on tourne la manivelle, comme une essoreuse à salade, dans un sens, puis dans l’autre. Ainsi, tout le miel s’écoule et on ressort les cadres avec les alvéoles vides ou presque, qui retourneront au rucher où les abeilles pourront terminer de les « nettoyer » en se nourrissant du miel restant.


                On ouvre le robinet de la centrifugeuse pour laisser s’écouler le miel et les résidus. Il sort ainsi une espèce de mélasse épaisse.

                On filtre alors ce mélange dans deux tamis.

                Suite à quoi, j’ai dû partir et n’ai pas pu voir la fin du processus mais de ce que j’ai compris, le miel sera laissé à décanter, et la plupart des résidus restants devraient se séparer du miel.

                On appelle « couvain » l’endroit sur les cadres alvéolés où se trouvent les œufs, larves et nymphes.
                Il existe des abeilles mâles (je croyais naïvement qu’il n’y avait que des madames ! ^^) : elles sont toutes noires et ne piquent pas.

                On pourrait penser que le miel est un produit totalement naturel et que par conséquent il n’y a aucune différence entre un miel bio et un miel conventionnel. Et pourtant… En conventionnel, les abeilles sont souvent privées de leur miel pour se nourrir et ont donc des substituts. Elles subissent également de nombreux traitements aux antibiotiques…. Entre autres joyeusetés.

                 Voilà, j’espère que cette mini immersion dans le monde des abeilles vous aura plu. 😊

                Si vous voulez en savoir plus sur Apis Campus, les contacter, ou même faire un don à l’association, je vous invite à vous rendre sur leur site Internet. 😉