Écologie et zéro déchet

Objectif zéro déchet : constat, astuces et associations

Vous le savez – je crois vous l’avoir assez souvent répété –, je déteste le gaspillage. Que ce soit en cuisine ou ailleurs. Et je n’aime pas non plus la (sur)consommation : vêtements, objets divers, cosmétiques… Je suis ainsi plutôt minimaliste (ça aussi, je vous l’ai souvent dit… je radote ^^). Ce mode de vie (et ma forte tendance écolo !) m’a naturellement conduite à vouloir réduire mes déchets.

En effet, quand on prend le temps de se poser et de réfléchir à la question, de considérer ses achats, bourrés d’emballages, ainsi que sa poubelle, qui se remplit bien vite, on se rend compte à quel point on produit de déchets. Et même si l’on fait attention, que l’on trie ses déchets pour qu’ils aillent au recyclage et ne terminent pas avec les ordures ménagères résiduelles (OMR, soit la poubelle « classique » , dite poubelle grise), ils n’en demeurent pas moins des déchets, qui entraînent un impact environnemental de par leur traitement et leur valorisation.

Personnellement, cela doit bien faire un an que je ne jette plus qu’une poubelle d’ordures ménagères résiduelles (= non recyclables) d’environ 30 litres par mois, voire tous les 45 jours, pour 2 personnes. 30 litres, ça me paraissait encore beaucoup. J’ai ainsi voulu peser ma poubelle actuelle pour avoir une meilleure idée de la chose (je ne sais pas pourquoi je n’y ai jamais pensé avant…), et cette dernière pèse autour de 850 grammes. Elle est quasiment remplie, et je ne suis même pas sûre qu’elle atteindra le kilo lorsque je devrai la jeter. Cela me rassure. Car, en admettant jeter une poubelle d’un kilo tous les 45 jours, cela fait environ 8 kilos d’ordures ménagères résiduelles par an pour deux personnes ! Et même si parfois la poubelle est plus lourde, la différence ne sera pas énorme sur toute une année, je pense. Mais je vais tâcher de peser chacune des poubelles que je jetterai pendant les prochains mois, histoire de voir vraiment ce que ça donne (je ne voudrais pas me la péter avec nos 8 kilos si au final on produit le double ^^). En tout cas, moi qui étais sur le point de vous dire que je jetais encore trop de choses, je suis bien contente d’avoir pensé à peser ma poubelle car je trouve le poids en kilos plus parlant… Surtout quand on sait que Trévise est la ville championne en matière de réduction des déchets en Europe avec 53 kilos de déchets ménagers résiduels par an et par habitant. Avec moins de 10 kilos à deux, on est quoi alors ? Des super héros du zéro déchet ? ^^ Non, je plaisante bien sûr, et je ne vais certainement pas me reposer sur mes lauriers. Au contraire, je vais essayer de faire en sorte de produire encore moins de déchets, et plus particulièrement d’alléger la part de déchets recyclables. 😉

EDIT de décembre 2017 : résultat des courses : j’ai pesé ma poubelle tout au long de l’année, et il s’avère que nous avons jeté 21 kg d’ordures ménagères en un an, à deux… On est donc loin des 8 kilos estimés à la va-vite !!! Mais, c’est déjà très bien quand même. Je reviens vous dire dans un an ce qu’il en est ! 😉

EDIT de décembre 2018 : Moins de 6 kilos d’ordures ménagères à deux cette année ! De mieux en mieux ! 😊

Le forum Zéro Déchet de Nice

Le 22 octobre dernier s’est déroulé le premier forum Zéro Déchet de Nice, organisé par le collectif Zéro Déchet Nice en partenariat avec l’ONG Zero Waste France. Vous pensez bien qu’intéressée comme je le suis par le sujet, je ne pouvais pas rater ça ! ^^

Présentation des intervenants

Le collectif Zéro Déchet Nice a été fondé il y a quelques mois par Olga. Ce collectif a pour but de sensibiliser la population de Nice et ses alentours au zéro déchet, en collaborant avec les autres acteurs locaux tels que les associations, la Métropole Nice Côte d’Azur, les collectivités, les entreprises, etc. Entre autres projets du collectif : animation d’ateliers, conférences, projections de films et documentaires, sensibilisation dans les écoles, cafés astuce…

Zero Waste France est quant à elle une association de protection de l’environnement bien enracinée puisqu’elle va fêter ses 20 ans d’existence ! Elle œuvre pour la réduction et un traitement plus durable des déchets. Elle a un poids politique puisqu’elle intervient directement auprès des décideurs français et européens en matière de législation. Zero Waste France apporte également son aide à toute personne, entreprise ou autre, désirant mener des projets zéro déchet, zéro gaspillage.

Était également présente l’association Vence Initiative Environnement (VIE), qui vise, tout comme Zéro Déchet Nice, à promouvoir le développement durable de manière locale, en se concentrant plus particulièrement sur la gestion des déchets depuis deux ans. L’association informe et forme les Vençois de diverses manières, en allant par exemple à la rencontre des commerçants et des familles. Ainsi, VIE a réussi à convaincre la totalité des commerçants de Vence d’accepter les contenants apportés par les clients. L’association a également lancé en début d’année une opération « Objectif zéro déchet » auprès de 50 familles vençoises, sur une durée de 6 mois, en les initiant au zéro déchet grâce à des ateliers de cuisine et de fabrication de produits (entretien, cosmétiques), des ateliers de compostage, d’optimisation des courses, etc. Une deuxième opération est en marche, avec cette fois-ci des familles de Saint-Jeannet, une commune à proximité, qui viennent également se greffer au projet.

Enfin, nous avons pu compter sur la présence d’un membre de la Métropole Nice Côte d’Azur, qui nous a notamment parler de compostage et des centres de tri des déchets, ainsi que de deux élus de la mairie de Biot, venus en tant que « visiteurs » et non comme intervenants, qui nous ont informés de leur souhait de créer un projet de territoire Zéro déchet à Biot.

Bref résumé de la journée

En plus de la présentation de chaque intervenant, ce forum convivial nous a permis à chacun de donner des astuces zéro déchet que nous appliquons au quotidien, dont voici quelques exemples :

  • Lingettes lavables au lieu des cotons démaquillants ;
  • Gourde à la place des bouteilles en plastique ;
  • Compostage ;
  • Sacs en tissu et autres contenants réutilisables pour faire les courses ;
  • Confection de compotes maison au lieu d’acheter des compotes individuelles ;
  • Réalisation de ses produits cosmétiques et ménagers ;

Ce forum a également mis en lumière les points noirs en matière de (gestion des) déchets, ainsi que les réussites (comme nous l’avons vu avec Vence), sur le territoire français mais aussi dans d’autres pays ou villes du monde, telle San Francisco, qui recycle/valorise la matière à hauteur de 80 %.

La France fait plutôt figure de mauvais élève dans le domaine. En effet, sa production de déchets a doublé en 40 ans, et chaque français produit en moyenne 590 kilos de déchets par an , répartis entre nos poubelles, les conteneurs de tri et les déchèteries. C’est énorme. Nous avons également appris que notre poubelle grise compte à peu près 1/3 de biodéchets, également appelés déchets biodégradables ou déchets organiques. Ces derniers, s’ils étaient correctement triés par les foyers, pourraient être recyclés, valorisés (en énergie) ou compostés. Il s’agit des déchets issus de ressources naturelles animales ou végétales : déchets de cuisine (épluchures, restes alimentaires), déchets verts du jardin, déchets en cellulose (essuie-tout, mouchoirs en papier)… Le fait de ne pas les trier implique qu’ils sont incinérés ou enfouis au même titre que les ordures ménagères non recyclables, ce qui entraîne des pollutions et un gaspillage énergétique supplémentaires. Si nous trions ces biodéchets, c’est ainsi 1/3 de moins de déchets dans la poubelle « classique ».
(Source : ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie)

Alors moi, j’ai envie de dire que le tri, c’est bien (j’avais d’ailleurs déjà publié un article sur le sujet), mais réduire ses déchets, c’est encore mieux. D’autant que le recyclage et la valorisation des déchets impliquent des coûts, du gaspillage d’énergie, et a également des conséquences environnementales.

La réduction des déchets doit commencer dès l’achat des produits. En tant que consommateurs consomm’acteurs, nous pouvons faire la différence par nos achats : si nous boycottons les produits les plus emballés, les objets les moins durables, non seulement nous aurons moins de déchets dans nos poubelles, mais les industriels n’auront plus aucun intérêt à produire des biens et à nous vendre des denrées dont nous ne voulons pas et qu’ils ne pourront ainsi pas écouler !

Zéro déchet ne veut toutefois pas dire ne plus produire de déchet du tout, c’est un idéal inatteignable, et ce n’est pas le but de la démarche. Il s’agit plutôt d’agir de manière plus écoresponsable, de changer nos modes de production et de consommation. Des exemples allant en ce sens ont été cités lors du forum. En voici quelques-uns :

  • Écoconception des produits ;
  • Mutualisation des objets (prêt, location) ;
  • Réduction des produits à faible durée de vie (obsolescence programmée) ;
  • Réparation (je pense notamment aux Repair Cafés) ;
  • Tarification incitative (plus vous produisez d’ordures ménagères résiduelles, plus vous payez).

Quelques astuces supplémentaires pour générer moins de déchets à notre niveau de citoyen lambda :

  • Acheter des objets de qualité, qu’ils soient neufs ou d’occasion (on trouve de supers objets de seconde main), afin qu’ils bénéficient d’une plus longue durée de vie que les objets bas de gamme, certes moins chers mais également moins durables.
  • Dans le même ordre d’idée, privilégiez les objets réparables et qui ne sont pas à usage unique.
  • Apposer un STOP PUB sur sa boîte aux lettres. On compte en moyenne 24 kilos de publicité non adressée (et non demandée !) par foyer par an ! Sachez que pour avoir moi-même collé une étiquette « Pas de publicité. Merci » réalisée par mes soins (aucunement besoin d’acheter un autocollant tout prêt) il y a deux ou trois ans, je peux vous assurer que cela fonctionne plutôt très bien. Si vous aussi avez un STOP PUB mais que vous recevez toujours autant de publicité… alors c’est que j’ai de la chance d’avoir des distributeurs très respectueux par chez moi. 😉 Toujours est-il que ça ne coûte rien d’essayer. Et pour les courriers publicitaires qui vous sont personnellement adressés, vous pouvez marquer « Retour à l’envoyeur » dessus, avec la mention « Merci de me retirer de votre liste de diffusion » . Je m’y suis attelée dernièrement, et ne peux donc pas vous affirmer pour le moment que cela fonctionne, mais au moins j’agis et ne reste pas les bras croisés à me plaindre ! 😉
  • Privilégier les achats en vrac.
  • Donner ou vendre, lorsque l’on souhaite se séparer d’un objet encore en bon état.
  • Upcycler, c’est-à-dire détourner un objet de son utilisation première, le transformer pour lui donner une nouvelle fonction.
  • Utiliser des appareils sans piles ou alors à piles rechargeables.
Les bocaux, un « must-have  » pour les achats en vrac

Le(s) mot(s) de la fin

Sachez que le centre de tri de Cannes, installation du Syndicat Mixte d’Élimination des Déchets (SMED), est ouvert à la visite, et permet ainsi de découvrir ce qu’il advient de vos déchets après les avoir jetés dans le bac jaune. Je compte d’ailleurs aller y mener ma petite enquête dès que possible, je vous tiendrai au courant. 😉

Pour terminer, je vous invite à adhérer à Zero Waste France afin de soutenir leurs actions au niveau national (et même international). Vos dons leur donnent les moyens d’agir, et vous serez également comptabilisés dans les partisans de la démarche, renforçant le poids de l’association (le nombre fait la force).

En revanche, si vous avez l’âme d’un acteur, d’un « faiseux » , comme dirait Alexandre Jardin, que vous êtes porteurs de projets ou que vous souhaitez simplement apporter votre aide de quelque manière que ce soit, n’hésitez pas à rejoindre le collectif Zéro Déchet Nice !