Lecture

Ophélie Véron : Planète végane

Bonjour les ami(e)s !

Aujourd’hui, je souhaite vous parler du livre Planète végane – Penser, manger et agir autrement de la talentueuse Ophélie Véron. Personnellement, je connais Ophélie depuis longtemps : je la suis en effet depuis ses débuts ou presque sur son blog Antigone XXI. Vous y trouverez des recettes de cuisine végétaliennes, des trucs et astuces, des articles de fond (éthique animale, écologie, stratégies militantes…), ou encore des conseils de lecture. Un très joli blog, vraiment complet et instructif.

Après avoir écrit deux livres de cuisine, Bébé veggie et La pâtisserie crue, Ophélie s’est lancée dans l’écriture d’un énorme pavé – près de 500 pages ! –, qui est le sujet de cet article. Planète végane retrace l’histoire du véganisme jusqu’à aujourd’hui, répond à toutes les questions que l’on peut se poser sur le véganisme, tordant au passage le coup aux idées reçues. Ophélie y donne aussi beaucoup d’astuces et de conseils pour devenir végane, ou tout du moins, pour s’engager en faveur d’un monde plus éthique. Malgré le nombre important de pages, ce livre se lit vraiment très facilement et rapidement.

Cet ouvrage aborde tous les aspects du véganisme : nutrition et santé (alimentation, carences, compléments alimentaires…), éthique (animale, sociétale, environnementale…), exploitation et souffrance animale, industrie de la laine, du cuir, zoos, cosmétiques, marques de chaussures véganes, explication des labels existants… absolument TOUT ce qui a trait à l’exploitation animale est passé au peigne fin. Même la question des tatouages ! C’est dire si Ophélie est allée loin dans ses recherches ! Elle vous prend par la main, avec bienveillance, vous indiquant par exemple de manière précise comment remplacer les œufs ou la crème fraîche au cas par cas en cuisine, par quoi remplacer le cuir ou encore quelle méthode privilégier pour devenir végane. Elle ne vous lâche pas jusqu’à la fin. Mais elle est aussi très crue dans ses propos, comme vous allez le voir ci-après. Elle nous dévoile sans ambages l’horreur du commerce de la fourrure, du dépeçage des animaux encore vivants ou encore des électrocutions anales ou génitales pratiquées.

Voici quelques points du livre qui m’ont particulièrement marquée et qui donnent le ton :

Elle aborde la question des animaux de compagnie, qui constitue une exploitation et qui ne devrait donc pas exister selon elle, car ces animaux sont uniquement là pour notre plaisir. D’autant que la reproduction et l’élevage des ces animaux se font la plupart du temps dans des conditions insalubres et difficiles, dans des « fermes d’élevage » , quelque part en Europe… Les femelles passent leur vie à faire des bébés. Quant aux animaleries, les animaux y sont placés très jeunes, leur sevrage s’en voit écourté, réduisant ainsi leur espérance de vie et entraînant le développement de troubles du comportement. Les animaux sont entassés dans ces animaleries et contractent souvent des maladies dues aux conditions d’hygiène douteuses. Les animaux devenus « invendables » à cause de maladies, d’un plumage abimé, etc., sont exécutés et ce, pas de la manière la plus douce ou respectueuse qui soit !

Elle indique que « 80 % des animaux en France sont élevés en bâtiments fermés, en cage ou sur des caillebotis, sans jamais voir la lumière du jour ».

On apprend également que la laine angora provient de lapins qui se retrouvent attachés de manière à ne plus pouvoir bouger afin qu’on leur prélève leurs poils. Cela constitue une source de stress considérable pour des animaux aussi craintifs que les lapins, qui souvent urinent ou défèquent dès qu’on les attache. On leur arrache ensuite les poils, à vif. Les lapins hurlent de douleur. Des morceaux de peau entiers peuvent leur être arrachés. Et ce, trois à quatre fois par an.

Autre pratique atroce dans l’industrie de la laine : le « museling » , qui consiste à couper la queue et une partie de l’arrière-train du mouton pour éviter le développement de myases, sans obligation d’anesthésie. Je vous laisse imaginer la douleur là aussi…

Je ne m’en serais jamais douté, mais même une industrie comme celle des cigarettes exploite les animaux, par le recours à l’expérimentation animale. En effet, différents animaux, les « classiques » souris et lapins mais aussi des chiens et des chats, sont forcés d’inhaler de la fumée de cigarette, de la nicotine et du monoxyde de carbone ; on leur applique des goudrons à même la peau pour voir les réactions. La plupart seront tués après plusieurs semaines de test, les autres mourront de tumeurs…

Ce que j’ai pensé de cet ouvrage :

Ce livre est extrêmement détaillé : Ophélie remonte à très loin historiquement, pour nous parler des origines du végétarisme/véganisme dans le monde, et du débat dont la consommation de viande – et de tout produit animal par extension – fait l’objet depuis 25 siècles ! Pour être honnête avec vous, je le trouve trop détaillé à mon goût, notamment toute cette première partie concernant les origines du mouvement. On peut s’y perdre, se désintéresser, lâcher le fil par moments, trop d’informations tuant l’information. Cela n’entache toutefois pas le fait que l’écriture est remarquable (malgré les nombreuses fautes d’orthographe). Ophélie a une très belle plume, un style très soigné et professionnel : on sent que c’est loin d’être un travail d’amateur, bien au contraire, tant par le fond que par la forme.

Le gros bémol pour moi : chaque mot de la langue française qui possède un masculin et un féminin porte systématiquement la marque des deux dans l’ouvrage, ce que je trouve rébarbatif, cela ne facilite pas la lecture, la rendant moins fluide. Ex. : « pourfendeur.se.s » , « ils.elles » , « opposé.e.s ». C’est ce que l’on appelle l’écriture inclusive. Cela désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes (source : http://www.ecriture-inclusive.fr/)… bien qu’en faveur de l’égalité des sexes, je n’en suis pas fan du tout ! 😉

Mis à part cela, j’ai vraiment beaucoup aimé le lire (sinon je ne vous en parlerai pas ici ^^), malgré la rudesse de certains propos tels que les extraits mentionnés plus haut ; je connaissais déjà certaines pratiques envers les animaux, mais j’ai pu apprendre énormément de nouvelles choses sur le sujet.

En fait, c’est un livre tout à la fois empreint de bienveillance (si, si, je vous assure, il y aussi des chapitres soft ^^) et dénonçant les atrocités dont l’humain est capable de manière « brute de décoffrage » , très probablement afin de créer une sorte d’électrochoc chez le lecteur.


Pourquoi j’ai souhaité vous parler de ce livre, parfois très cru et retournant l’estomac ou arrachant une larme à sa lecture ?

Pour vous inciter à ne plus fermer les yeux sur ce qu’il se passe vraiment : ce sont bien là les pratiques usuelles de notre bas monde. Pour dénoncer la barbarie humaine et le non-respect de vies. Pour que vous ayez une prise de conscience qui vous donnera envie de modifier vos comportements et de faire ainsi changer les choses. Je ne vous demande pas de devenir végane (je ne le suis pas moi-même), simplement d’agir de manière plus éthique et respectueuse, et peut-être que ce livre vous permettra d’avoir le déclic.

Je pense sincèrement que toute personne – végane, non végane, hyper carnivore, intéressée ou curieuse, sensibilisée ou souhaitant simplement s’informer – devrait lire cet ouvrage. Vous en ressortirez forcément instruit(e) et différent(e).

Voilà, j’espère que je vous aurai donné envie d’aller plus loin en lisant ce très bel ouvrage d’Ophélie Véron, que je vous recommande donc fortement. 😉

Note :
Les liens vers le livre présenté dans cet article sont des liens
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recevrai une mini commission, sans que cela ne vous coûte plus cher. 😏