Internet fait partie de notre quotidien : réseaux sociaux, messagerie instantanée, e-mails, cloud, objets connectés… Dans notre vie personnelle comme professionnelle, il est devenu la norme. Pratique, rapide, ludique aussi parfois, nous consommons le net à forte dose. Mais cette addiction a un impact écologique qui est loin d’être négligeable.
S’agissant d’un concept par définition non palpable, on ne se rend pas forcément compte de tout ce qu’il cache. Alors comment une simple recherche sur Google, une photo envoyée à un ami ou le visionnage d’un film en streaming pourrait avoir une incidence sur l’environnement ?
De l’immatériel qui pèse lourd dans la balance
Les appareils derrière l’impalpable
L’immatériel nécessite du matériel ! Et oui ! Internet ne pourrait pas exister sans équipements bien concrets. Et plus on dématérialise, plus la quantité de matières utilisées est importante. Plus on miniaturise, plus les composants sont complexes et nécessitent de l’énergie, des traitements chimiques et des métaux rares dont les sources sont en train de s’épuiser.
En outre, la phase de production d’un appareil est plus énergivore et émettrice de CO2 que la phase d’utilisation par le consommateur. La majorité des composants sont fabriqués en Asie, dont l’électricité provient du charbon. Il faut ensuite les acheminer à un point B de la production, généralement par avion.
Le recyclage est par ailleurs complexe et coûte cher. (Mais il est important de recycler vos appareils pour réutiliser les matériaux rares et précieux qu’ils contiennent. Ne les laissez donc pas dormir dans vos tiroirs si vous ne les utilisez plus. Pire, ne les jetez pas à la poubelle alors qu’ils contiennent également des composants nocifs !).
L’envoi et le stockage des données
Les données, c’est toutes sortes de choses : documents, photos, musiques, contacts, agendas, e-mails, vidéos… Leur envoi et leur stockage passent par des data centers, ou centres de données, à travers le monde. Ce sont d’immenses salles constituées d’une multitude de serveurs allumés 24h/24, 7j/7. Cela correspond à des dizaines de milliers d’ordinateurs. À cela s’ajoutent des systèmes de climatisation pour évacuer la chaleur de ces centres, ainsi que des alimentations électriques, allumés en continu. On estime qu’un data center consomme autant d’électricité en un jour qu’une ville de 30 000 habitants.
Les exemples du mail et de la vidéo
L’envoi d’un mail équivaut à 5 Wh. Ce même mail accompagné d’une pièce jointe passe à 24 Wh, soit une ampoule basse consommation allumée pendant 1 heure. Il « parcourt » en un claquement de doigt environ 15 000 kilomètres de câbles, passant par de nombreux appareils énergivores, pour arriver jusqu’à son destinataire… qui habite potentiellement à côté de chez vous.
L’ADEME estimait en 2014 que l’envoi d’un mail de 1 Mo correspondait à 15 grammes de CO2. Sachant que 8 à 10 milliards de mails, parfois avec des pièces jointes très volumineuses, sont échangés en seulement 1 heure (hors spam) dans le monde, on a vite fait d’atteindre des niveaux qui ne sont pas à prendre à la légère.
Les vidéos ne sont pas en reste, bien au contraire. Bien plus volumineuses que les mails, leur mise en ligne et leur stockage pèsent très lourd en termes de pollution. Et elles ont le vent en poupe avec des plateformes comme YouTube ou Netflix.
Chaque minute, 400 heures de vidéos sont ajoutées sur YouTube (chiffre de mars 2017), soit 600 000 heures par jour.
Et ce n’est pas tout
La consultation des divers réseaux sociaux, les recherches sur le Net, le stockage sur le Cloud, toutes nos activités sur la toile ont un impact environnemental non négligeable. Moi qui suis auteure et blogueuse écolo, et qui passe mes journées ou presque sur Internet, je peux vous dire qu’il est bien difficile d’avoir bonne conscience. 🙄
Environ 39 000 recherches sont réalisées chaque seconde sur Google, ce qui correspond à environ 3,3 milliards de recherches par jour. Quant à Facebook, en 2010, le nombre de messages envoyés par ses utilisateurs s’élevait à 4 milliards par jour.
Internet, troisième pays le plus énergivore
Internet est ainsi le troisième consommateur mondial d’énergie, derrière la Chine et les États-Unis.
L’impact de l’industrie numérique sur l’environnement et le climat serait, selon certaines estimations, équivalent à celui de l’aviation.
Alors certes, certaines grandes entreprises comme Google, Apple ou Facebook, se sont engagées dans un approvisionnement énergétique à base d’énergies renouvelables. C’est un point positif qu’il est important de souligner. Mais cela ne suffit pas. Et dans de nombreux pays, tels que ceux de l’Asie de l’Est, Internet fonctionne encore au charbon ou à d’autres énergies polluantes. Même Netflix, entreprise américaine de streaming vidéo, utilise uniquement des énergies fossiles polluantes.
Internet – et la consommation que nous en faisons – serait ainsi responsable d’environ 50 % des gaz à effet de serre émis (plus ou moins selon les études).
Comment alléger ce lourd bilan écologique ?
- Conserver le plus longtemps possible ses appareils numériques.
- (Faire) Réparer, ou changer la pièce défaillante, chaque fois que possible, au lieu de remplacer l’appareil entier.
- Se tourner vers le troc, le don ou la vente d’occasion : pour vous séparer d’un appareil encore en état de marche, ou pour en acquérir un nouveau ! Lorsque j’ai dû racheter un téléphone portable, j’ai choisi de m’orienter vers BackMarket, un site de produits reconditionnés. J’ai reçu un superbe téléphone comme neuf, à un prix bien moins cher, et en réduisant ainsi mon impact environnemental. Mon conseil : se renseigner sur le vendeur de l’équipement que vous voulez acquérir, choisir un vendeur de son pays (comme ça s’il y a un problème, la communication sera plus facile), et bien lire les avis clients. Je possède d’ailleurs un code de parrainage pour vous faire bénéficier de réductions pour vos achats sur BackMarket : 1596184622085. Notez-le dans un coin et pensez à l’utiliser le jour où vous en aurez besoin. L’avantage avec le reconditionné, c’est que l’appareil a été contrôlé avant la mise en vente et que vous bénéficiez d’une garantie.
- Nettoyer régulièrement sa boîte mail : faites le tri dans vos mails, ne conservez pas tout ! Désabonnez-vous des listes de diffusion (newsletters…) qui ne vous intéressent plus ou desquelles vous n’avez jamais demandé à faire partie.
- Réduire l’envoi de mails, ainsi que la mise en copie de personnes : un appel ou un texto peut parfois suffire ! Pour la mise en copie des divers destinataires d’un mail, n’ajoutez que les personnes indispensables. Lorsque vous répondez à un mail collectif, ne répondez qu’aux personnes qui ont besoin de lire votre réponse. Supprimez également les pièces jointes pouvant être présentes dans un mail quand vous répondez à quelqu’un.
- Optimiser le poids des pièces jointes : compressez vos fichiers, optez pour des images et PDF en basse résolution, ou encore envoyez un lien hypertexte ou URL plutôt qu’un document.
- Utiliser un outil de partage en ligne comme WeTransfer qui permet d’envoyer simplement et rapidement des fichiers très volumineux à un ou plusieurs destinataires.
- Ne pas utiliser de signature volumineuse à la fin des mails. Si vous tenez absolument à y intégrer une image ou un logo, optimisez le poids !
- Visionner les vidéos en basse définition (4 à 10 fois moins énergivore).
- Enregistrer en favoris les sites où l’on se rend régulièrement, au lieu de systématiquement les rechercher dans les moteurs de recherche. Les favoris permettent de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre.
- Stocker uniquement le nécessaire sur le Cloud. Privilégiez le stockage local sur vos appareils, et non en ligne.
- Choisir un moteur de recherche responsable tel que Lilo, qui finance des projets sociaux et environnementaux, ou Ecosia, qui plante des arbres.
- Choisir la boîte mail écolo Newmanity, dont les serveurs sont alimentés par des énergies renouvelables.
- Ne pas publier de vidéos « inutiles ». Essayer de s’en tenir à des vidéos pertinentes (très subjectif, je sais).
- Réduire son utilisation de Netflix, pour la raison évoquée plus haut.
- Éviter de garder des onglets et programmes ouverts inutilement.
- Réduire, chaque fois que possible, la résolution (le « poids ») des photos stockées sur Internet : par exemple, sur mon blog, je réduis généralement les photos à 750 pixels, ce qui permet de les alléger considérablement.
- Désactiver le GPS, le Wifi ou encore le Bluetooth quand ces fonctions ne sont pas utilisées, ou mettre votre appareil en mode avion.
Pour aller plus loin, je vous invite à consulter le guide « La face cachée du numérique » de l’ADEME.
Et n’hésitez pas à me dire en commentaire, même dans plusieurs semaines, si vous avez réussi à améliorer votre utilisation d’Internet, et quelles sont les difficultés que vous rencontrez !
Source : Labo G4, Greenpeace, Mr Mondialisation, ADEME (pdf : La face cachée du numérique, nov. 2019).
Mise à jour : décembre 2020.
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comment réduire le poids des photos ? merci
Alors, je ne suis pas une pro en la matière et je ne connais donc pas toutes les possibilités, mais personnellement, j'utilise le très simple logiciel de retouche photo Picasa (gratuit): une fois ma photo dans Picasa, je fais "Fichier" > "Exporter l'image vers le dossier" et là il y a l'option "Taille de l'image" > "Redimensionner au format" : c'est ici que je choisis le nombre de pixels de mes photos (750 px). Il y a peut-être des solutions plus rapides/simples mais je ne les connais pas. 😉 J'imagine qu'avec d'autres logiciels de retouche tu peux faire de même. En cherchant sur Internet tu trouveras certainement des réponses !